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Le cerveau et les émotions


Nous pensions et nous voulions croire que notre pensée et même notre cerveau étaient aux commandes de toutes démarches intellectuelles, or cela n'est pas vrai !

J'ai conduis des études neurologiques sur des patients apparemment rationnels, souffrant de lésions cérébrales dans certaines zones liées à la perception des émotions. J'ai alors découvert que ces blessures affectaient leur manière de penser et la façon dont ils ressentaient l'existence.

(...) La moindre de nos cellules est affectée par nos sentiments. Chacune de nos pensées y compris le sentiment de soi ou notre subjectivité, se forme sous l'influence de notre chair.

C'est la réalité de l'être humain!

A coté de nos capacités intellectuelles, notre capacité à imaginer, à résoudre des équations mathématiques..., nos pensées s'élaborent dans une grande "soupe" affective.

Nous choisissons de l'ignorer (alors que c'est aussi flagrant que s'il y avait un éléphant dans le salon!), mais l'emprise de ses variations intérieures est un fait majeur, vérifié expérimentalement par nombre de scientifiques.

(...)Exactement comme des bactéries qui, dans un environnement riche en substances nutritives, mènent des existences relativement solitaires, mais qui, si les ressources font défaut ou face à une agression, s'agglutinent pour constituer des groupes. Une cellule dont le métabolisme, les échanges, seront satisfaisants va se détendre, mais confrontée à un stress, elle va se contracter. Nous avons le même réflexe lorsque nous sommes saisis par la peur, la douleur...,

L'émotion, c'est un mouvement, une action chimique.

Les sentiments, eux, qui sont les expériences mentales découlant des émotions, nécessitent l'existence d'un système nerveux.

Nous ne sommes jamais seul avec notre intellect, nos émotions et réactions affectives sont toujours présentes, avec cette gamme qui va du plaisir à la souffrance, du bien-être au malaise...

Si vous avez faim, si vous être grippé, si vous connaissez un grand moment de bonheur... cela modifie vos pensées.

Imaginez que dans la seule région centrale de notre système nerveux, sont à l'œuvre plus de 600 km d'artérioles, soit plus de la moitié d'une traversée de la France, constamment contrôlées par une demande d'énergie du cerveau et celle liée à l'état de nos organes.

Quand un organisme ne comprend qu'une dizaines de cellules, il lui suffit pour exister d'un système endocrinien, d'un système de défenses immunitaire et de circulation pour distribuer les nutriments et les évacuer. Quand un animal est formé de milliers de cellules, il devient plus efficace de coordonner ses différentes fonctions à travers un système nerveux, sorte de tableau de bord central.

Lorsqu'il s'agit d'êtres dotés d'organes externes et internes, de différents systèmes circulatoires, le cerveau devient un indispensable chef d'orchestre.

Nous ne voyons que sa capacité à inventer et raconter des histoires, à mener des travaux de réflexion... mais en parallèle, il continue à assurer toutes ses fonctions, au service de la vie.

(...) Il existe donc un impératif vital d'épanouissement.


Antonio Damasio - Neuro-scientifique


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