Juste pour aujourd'hui, pas de colère...
Souvent des émotions inconscientes comme, la colère, la peur, la jalousie, la tristesse et encore bien d’autres, tiennent les rênes de notre vie, influencent nos choix et nos relations avec les autres. Elles peuvent parfois même aller jusqu'à… "empoisonner" notre vie.
Elles prennent possession de nous sans raison rationnelle, avec force et sont parfois disproportionnées par rapport à la situation qui les a provoqué. Elles rongent notre énergie, deviennent des cauchemars et peuvent affecter nos actions, notre système immunitaire et notre équilibre.
La plupart du temps nous gérons ces émotions indésirables de façon inconsciente, par la répression ou l'expression.
La répression fait que nous essayons de ne pas laisser sortir notre colère. Nous la contenons, mais elle ne disparaît pas, elle est s'enfonce simplement de plus en plus profondément dans notre inconscient. Elle va s'accumuler en nous et comme un poison, elle aura un impact sur nos organes et notre santé physique ou psychologique. Cette répression fait aussi souvent disparaître notre joie de vivre. Car tout est lié à l'intérieur, il n'y a pas de compartiments étanches entre la colère et l'amour. Lorsqu'une énergie est réprimée, les autres en souffrent aussi, puisque la porte d’entrée et de sortie est la même.
Rejetant la colère, reculant devant notre propre énergie, nous rejetons aussi notre vitalité.
L'autre alternative est l'expression, elle se manifeste en déversant (parfois vomissant) nos émotions sur quelqu'un ou quelque chose! Ce n’est pas non plus la meilleure solution. On s'en débarrasse parce que l'on ne veut pas la sentir. Elle est destructrice, elle perpétue un cercle vicieux et se répercute aussi sur nos relations et bien sûr notre santé !
Cette alternative, comme l’autre, est une réponse inconsciente, qu’il est difficile de lâcher car plus elles vont être présentes dans nos vies, plus il sera difficile de les changer, cela devient une habitude, une seconde nature.
Ces 2 réponses aux émotions créent des situations qui épuisent énergétiquement. Elles génèrent la culpabilité, avec le lot de conséquences qui en découlent. Et lorsqu'elles sont régulières, elles finissent par faire de nous, des êtres "en colère". Une colère dont on n'a même plus conscience mais qui est là...
Les rejeter, c'est comme se battre contre une partie de nous-mêmes, c’est créer une "guerre civile" en nous. Cette attitude ne peut donc pas conduire à un mieux-être et une transformation.
La troisième voie est de comprendre la nature inconsciente de ces émotions, comment elles fonctionnent et utiliser leur énergie à des fins créatrices. Les énergies inconscientes, peuvent être transformées par l'alchimie de la conscience en leurs valeurs positives opposées (la peur et l'amour, la colère et la compassion, la tristesse et la joie…). C'est la même énergie que la compréhension transforme. Nous pourrons l’utiliser positivement et consciemment dans votre vie.
Il n'est pas question d'essayer de rejeter nos émotions, mais plutôt de les accepter comme étant à nous, de les accueillir, s'autoriser à les sentir et de les utiliser.
Accepter ce qui est là et sentir ! … cela ne signifie pas être pour ou contre ! mais simplement ne plus en avoir peur.
Si nous acceptons vraiment qu'en ce moment une émotion est là, que la colère est là où la tristesse est là, que c'est mon énergie, et que ce n'est qu'une énergie qui passe...alors le combat s'arrête.
La clé vitale de l'acceptation est de n’avoir aucune interprétation, aucun jugement ou besoin de savoir si c'est bon ou mauvais, bien ou mal, qui a raison et qui a tort … accepter simplement tout ce qui est là, à ce moment-là ! Voir et reconnaître ce qui est, sans juger ni commenter, n'est possible que lorsque nous savons nous extraire du mental pour devenir un observateur de ce qui se passe.
La méditation nous aide et nous apprend à nous dés-identifier.
La méditation nous donne la possibilité d’observer et de comprendre ces mouvements d'énergies et un jour, on constate qu'elles disparaissent lorsque nous braquons la lumière de la conscience sur elles.
Mais nous avons souvent peur de regarder notre propre réalité, nous n’avons jamais appris à le faire ! Nous avons peur de nous retrouver face à face à nous-mêmes.
Lorsque une émotion prend possession de nous, s’isoler, ou prendre quelques minutes, pour regarder ce qui est en train de se passer est important.
Où est-elle? Qui est-elle? que dit-elle?... Ce n'est pas un phénomène toujours agréable mais très intéressant que de sentir l'énergie se déplacer en nous, chauffer, accélérer notre rythme cardiaque et parfois nous faire littéralement bouillir ! Regarder son visage devenir rouge, ressentir ce qu’il se passe dans nos mains, dans notre cœur et notre mâchoire...
Il y a une énorme différence entre réprimer et regarder. Il ne s'agit pas de l'ignorer ou de faire quelque chose contre. Il n’est pas question de sourire – non plus ; mais juste être là, présent à soi.
Plus on observe, plus on devient conscient de la colère, plus vite elle s'évapore. Puis un moment viendra où elle ne se réveillera plus pour un oui ou un non, elle passera sans insister et disparaîtra sans altérer la paix, le silence et la tranquillité intérieure. Comme après une tempête...
Comme l'électricité dans les nuages. L’homme primitif avait peur de l'éclair. La science a appris à transformer cette électricité en énergie, qui maintenant fait fonctionner tout ce dont nous avons besoin. L'électricité de l'éclair est devenue une force domestique, elle n'est plus une colère menaçante. Par la méditation, la même chose se produit, la colère est comme l'électricité intérieure dans votre corps.
La colère a besoin de nous pour exister, si nous ne la soutenons plus, si nous la laissons passer, comme une tempête, elle sera là pendant quelques minutes, puis elle disparaîtra. Ne trouvant aucune racine en nous, nous trouvant "indisponible", elle se dissipera.
Lorsque nous regardons à travers les yeux de la colère, on ne voit que des ennemis, quand nous regardons à travers les yeux de la compassion, tout être humain devient un ami.
Quand nous aimons, le paradis est partout ; quand nous détestons, l'enfer est partout !
La colère devient source de compassion. La compassion transforme l’existence en amie.
C'est notre propre point de vue, qui, lorsqu’il est projeté, crée notre réalité.
Dès que nous accueillons notre colère, nous pouvons la canaliser, nous pouvons la transformer et l'utiliser de manière créative. L’énergie de la colère porte en elle la vitalité, elle booste, dynamise, elle initie des changements.
La conscience est la deuxième étape : d'abord l'acceptation, puis la conscience. Et nous ne pouvons être conscient que si nous acceptons totalement tout ce qui se trouve là, à ce moment-là, en nous. Sinon, nous essayerons de l'éviter de manière subtile, nous penserons à autre chose pour ne pas « s’énerver », nous prétendrons qu'elle n'est pas là, nous créerons une « façade » ou essayerons de la justifier. C'est une impasse. Si nous n'acceptons pas qu’elle est notre propre énergie, alors nous ne pourrons pas en être conscient.
Normalement, lorsque nous sommes en colère, notre esprit pointe la cause de la colère à l'extérieur.
A l'intérieur se trouve notre énergie de colère, à l'extérieur est la cause qui a provoqué cette énergie et entre les deux… il y a nous, l’observateur.
Voir évoluer notre rapport à la vie, nos relations, notre équilibre et harmonie interne, c’est se donner du temps pour expérimenter cette relation intime que nous entretenons avec nos émotions, c’est cultiver la patience, la confiance et la bienveillance envers nous-même.
Être conscient, c’est aussi accepter que les causes profondes de la colère sont souvent liées à notre histoire personnelle, nos désirs, nos attentes et nos frustrations de ne pas voir les choses comme on aimerait qu’elles soient. La colère n'est qu'un symptôme.
Être conscient, c’est aussi comprendre qu’il vaut mieux ne pas agir lorsque la colère est à son pic.
Nos réponses " œil pour œil, dent pour dent", vont créer une chaîne de réactions à laquelle il n'y aura pas de fin. L'égo veut avoir raison! La négativité provoque plus de négativité, la colère apporte plus de colère, l'hostilité apporte plus d'hostilité...
La colère fait naître la rage, la haine, l’agressivité, sa force est immense, elle détruit et nous détruit !
La même base énergétique peut détruire et peut créer. C'est le principe même de la vie.
Comme pour toutes nos émotions, c’est à chacun d’apprendre à l’orienter, la canaliser et l’utiliser.
Tout change, rien n’est permanent.
La colère est venue, elle s’en ira si on ne la retient pas…
Les émotions sont des vagues qui viennent et qui s’en vont…
Le secret, c'est d'apprendre à transformer le poison en nectar.
Gyslaine – Espace Leela
« S'accrocher à la colère, c'est comme boire du poison et s'attendre à ce que l'autre meure » - Buddha