Le Bouddha sauvage
Rejetez l'idée de devenir un Bouddha parfait.
Une personne parfaitement paisible n'existe pas, car il est intrinsèquement humain et sain de sangloter, de crier, de gémir, de soupirer, de rire de façon hystérique, de trembler, de ressentir de la peur, de la colère, un chagrin profond, une joie extatique, de profonds et puissants désirs et des quêtes...
Il y a un Bouddha sauvage en chacun de nous et il ne sera pas apprivoisé.
Plus vous essayez de le supprimer, ou l’ignorer, plus il devient fort.
Plus vous essayez de lui faire honte, essayez de lui faire sentir qu’il est fou, irrationnel ou trop émotif, plus il se met en colère et devient puissant.
Plus vous le fuyez, plus il court après vous. Il ne sera pas vaincu avec des mots intelligents et des philosophies sophistiquées. Il ne sera pas réduit au silence ; vous ne pourrez pas y échapper car vous ne pouvez pas vous échapper de vous-même.
Nous devons tous finalement nous tourner vers le « sauvage » intérieur, devenir curieux de nos émotions naturelles, nos envies, nos impulsions, à la fois agréables et douloureuses, à la fois douces et intenses ; leur donner en cadeau notre attention et notre respiration, leur donner de l'amour et de la compréhension, leur donner un foyer permanent en nous-même, un endroit pour errer librement et de l’espace pour s’exprimer et vivre.
Lorsque nous nous lions d'amitié avec notre être sauvage, nous pouvons nous lier d'amitié avec les autres, et nous aurons beaucoup de compassion pour ceux qui nous entourent. Alors nous sangloterons, crierons, gémirons, soupirerons, rirons de manière hystérique, tremblerons, ressentirons de la peur, de la colère, une tristesse profonde, une joie extatique, des désirs profonds et puissants et une quête ardente, à la fois, ensemble, et nous pourrons alors célébrer tout cela et la vie entière comme des expressions divines.
Le bouddha sanglotait parfois comme un bébé, ressentait de la colère face à l'injustice et aux abus dans ce monde, craignait la mort, mais se tenait sans peur au cœur de cette peur.
C’est là, la vraie source du pouvoir du Bouddha; un amour infini et indestructible pour la nature sauvage que l’on porte à l'intérieur et qui nous définit. Accepter notre imperfection, nos lumières et nos ombres…
Jeff Foster